Comment ne pas évoquer le village médiéval de Rognac, celui de notre colline, au pied du Castellas.
Aujourd’hui il ne reste plus rien du village construit en terrasses sur ces pentes raides, à l’exception de quelques vestiges, dérisoires ruines de pierre du rempart original ou de la tour de gué.
Au fil des siècles, la nature a, peu à peu repris ses droits, colonisant ce territoire désormais abandonné des hommes.
C’est pourtant ici que durant 4 à 5 siècles vivront des femmes, des hommes et des enfants, des familles paysannes de Rognac.
Existence rythmée par les saisons, les travaux des champs, les fêtes religieuses, les joies et les peines, les épidémies, les famines et les guerres.
Pour le concret, la sécurité du village était assurée par un solide rempart protégeant les habitants et leurs maisons.
Pour le spirituel, il fallait s’en remettre à Ste Marie-Madeleine, patronne de l’église du lieu.
Le dimanche, les habitants se rendaient à la messe, dans la petite église adossée au rempart coté Ouest. Arpentant les étroites ruelles, entre les maisons blotties les unes contre les autres, ils allaient prier pour de bonnes récoltes, demandant la protection céleste contre les brigands ou les attaques sarrasines.
A la fin de la journée, les paysans travaillant dans les champs du plateau de Saragousse ou du vallon d’Entrecasteau rentraient par le portail coté Est. A l’opposé, ceux qui travaillaient dans les champs plus bas rentraient par le portail Ouest non sans avoir ranger outils et matériels dans les constructions extérieures au rempart et dédiées à cela. Les bergers, quant à eux, rentrent leurs troupeaux dans les bergeries adossées aussi au coté extérieur du rempart avant que les deux entrées ne soient verrouillées pour la nuit.
Lorsque des échos de troubles montent de la plaine et en cas de danger, les habitants ont toujours la possibilité d’aller se réfugier par un escalier construit contre la roche, dans le fortin du seigneur sur le plateau supérieur du Castellas au dessus du village ; ce même fortin servant aussi de poste de gué en cas de nécessité.
Dans le calme de la nuit, on allume les bougies pour s’éclairer dans les habitations et les cheminées pour se chauffer les soirs d’hiver.
Au matin, le silence des lieux n’est troublé que par le chant des coqs qui juchés sur les tas de fumier ou de paille, donnent le signal d’une nouvelle journée.
Les paysans repartent aux champs ou dans les vergers plantés en étages juste en dessous du village .
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