Des femmes chargées de cruches descendent le chemin vers le puits du village ou vers le petit vallat proche afin d’assurer le ravitaillement en eau. Les chèvres dévalent les pentes raides du Castellas sous l’œil inquiet du chevrier. 

Le crieur de rue, installé sur la place à l’entrée du village, fait ses annonces d’une voix forte et puissance. Aujourd’hui il est question de la venue du notaire de Berre pour sa traditionnelle tournée. Celui-ci installera table et chaise sur cette même place afin de coucher sur papier les actes nécessitant une garantie notariale officielle. Le cas échéant, si nécessité, ce même notaire fera office de juge dans le cadre d’affaires de délits dits de «petite justice».
Les servantes des co seigneurs viennent prendre leur poste dans les maisons de ceux-ci juste au dessus du village. 
Quand au seigneur du lieu, il ne vient jamais à Rognac et laisse à des représentants sur place, le soin de la gestion de ses intérêts. Il faudra attendre le 17ème siècle pour voir un seigneur de Rognac s’installer dans le terroir. Peu à peu déserté au cours du XVème siècle, le village sera abandonné par les hommes. Les pierres des maisons serviront ailleurs ; le village va mourir pour renaitre plus bas, dans la plaine.

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